Le leadership éthique de crise : savoir conduire ses émotions !
Ethical crisis leadership: knowing how to manage your emotions!
Leadership etica in crisi: saper gestire le proprie emozioni!
Le leadership éthique de crise : savoir conduire ses émotions !
Ethical crisis leadership: knowing how to manage your emotions!
Leadership etica in crisi: saper gestire le proprie emozioni!
English version below – versione italiana sotto
Les 5 commandements de l’entrepreneur leader du futur @EToniutti
L’entrepreneur mobilise trois qualités comportementales qui relèvent de la folie créatrice : être enthousiaste, passionné et optimiste. Les Grecs enseignaient que cette folie nous était insufflée par les dieux dans notre génie intérieur. Cette folie engendrait le charisme, littéralement « la grâce accordée par les dieux ». Elle était cependant soumise à une loi structurante décrite sur le portique d’entrée du temple de Delphes : « connais-toi toi-même ». Une fois entré, il suffisait de se retourner pour y lire la mention suivante : « alors tu pourras utiliser ton génie intérieur avec mesure ». La connaissance de soi, et du fait que l’Homme est son pire ennemi, était la clé pour faire émerger et faire vivre son génie intérieur.
Après 18 ans d’entrepreneuriat et d’accompagnement à l’international des conseils d’administrations et des directions générales au développement de l’entrepreneurship et du leadership responsables, je retiens cinq commandements de base, issus directement de la compréhension de cette folie créatrice grecque appliquée à mon expérience sur le terrain.
Cet article est paru dans Courrier Cadres en avril 2019 @courriercadres
The 5 Commandments of the Leading Entrepreneur of tomorrow @EToniutti
The entrepreneur brings together three behavioral qualities that are part of creative madness: these being enthusiastic, passionate and optimistic. The Greeks taught that this folly was infused by the gods into our inner genius. This madness brought about charisma, literally « grace granted by the gods ». It was, however, subject to a structuring law described on the portico of entry of the temple of Delphi: « know yourself ». Once in, it was enough to turn around to read the following statement: « Then you can use your inner genius with measure. » Self-knowledge, and the fact that Man is his worst enemy, was the key to bringing out and sustaining his inner genius.
After 18 years of entrepreneurship and international accompaniment of boards of directors and directorates responsible for the development of entrepreneurship and responsible leadership, I have retained five basic commandments, stemming directly from the understanding of this Greek creative madness applied to my experience in the field.
This article appeared in Courrier Cadres in April 2019 @courriercadres
I cinque comandamenti dell’imprenditore, leader del futuro @EToniutti
L’imprenditore mobilita tre qualità comportamentali che indicano della “follia creatrice”: essere entusiasti, appassionati e ottimisti. I Greci insegnavano che questa follia è un dono infuso dagli dei nel nostro genio interiore. Questa follia genererebbe il carisma, letteralmente “la grazia accordata dagli dei”. Questa grazia, tuttavia, sarebbe sottomessa ad una precisa legge indicata sulla porta d’ingresso dell’Oracolo di Delfi: “conosci te stesso”. Una volta entrati, è sufficiente girarsi per leggere questa ulteriore affermazione: “poi persegui il tuo daimon con misura”. La conoscenza di sé, e del fatto che l’Uomo è il primo nemico di sé stesso, era la chiave per fare emergere e far vivere il proprio genio interiore.
Dopo 18 anni di accompagnamento di consigli di amministrazione e direzioni generali internazionali allo sviluppo dell’imprenditoria e della leadership responsabile, ritengo ci siano 5 “comandamenti” di base, emersi direttamente dalla comprensione di questa follia creatrice greca applicata alla mia esperienza sul campo.
Questo articolo è stato pubblicato in Courrier Cadres aprile 2019 @courriercadres
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En novembre 2009, Lloyd Blankfein, CEO de Goldman Sachs, déclarait à un journaliste du Sunday Time :
« Je ne suis qu’un banquier qui fait le travail de Dieu ».
Puisque rien n’a changé depuis la crise financière de 2008, était-ce le lancement d’une nouvelle mode du leadership enseignée par un haut dirigeant ? Arrogance, provocation, cynisme…. ou péché ?
L’arrogance ?
Emprunté du latin arrogans, elle est « l’orgueil qui se manifeste par des manières hautaines et méprisantes » (1). Plus encore, celui qui l’utilise requiert quelque chose auquel il n’a pas droit. Du point de vue de l’éthique, l’orgueil est un vice. Il consiste à croire que nous avons toujours raison contre les autres, que nous sommes parfaits en toute situation, que nous savons mieux que les autres ce qui est bon pour eux. En philosophie, l’orgueil a à voir avec la démesure. Il s’agit d’un comportement qui ne prend pas en compte la réalité des choses mais seulement la satisfaction de l’intérêt personnel immédiat. Le démesuré est un glouton qui ne goûte pas, ne partage pas et se moque du regard que les autres peuvent poser sur lui.
La provocation ?
Emprunté du latin provocatio, elle est un défi, « un acte par lequel nous poussons quelqu’un à commettre une action répréhensible » (2). Autrement dit lorsque nous provoquons une personne, nous l’amenons naturellement à avoir une réaction violente envers nous ou quelqu’un d’autre. Mais la provocation est également un art de la guerre qui consiste à faire en sorte que l’adversaire se dévoile ; voire un art de la communication dont l’objectif est d’attirer les regards sur soi.
Le cynisme ?
Emprunté du grec kunysmos, il est l’attitude qui « pousse à exprimer sans ménagement des principes contraires à la morale » (3). En philosophie, les cyniques (V-IVème siècles avant notre ère) méprisaient les conventions sociales et affichaient leur indépendance d’esprit (4). Le cynique est un excentrique qui aime la mise en scène et pervertir les apparences. Il peut ainsi développer un art du jeu dont la confusion sert ses intérêts pragmatiques.
Faut-il aujourd’hui être arrogant, provocateur et cynique pour diriger les entreprises ? Et M. Blankfein serait-il seul à être concerné ? Il dit de lui ce que certains autres dirigeants pensent d’eux mêmes à voix basse. Faire le travail de Dieu, c’est se prendre pour Dieu, c’est se croire tout permis, c’est rendre les autres esclaves de sa propre puissance. C’est ce que nous appelons en théologie le péché. Le fait de croire que nous sachions, dans toute situation, distinguer le bien du mal ; et que nous pensions être immortels.
Voilà ce que le prophète Amos (5) disait, à une époque où le luxe des grands insultait déjà la misère des opprimés, en s’adressant aux dirigeants : « Écoutez ceci, vous qui écrasez le pauvre (…) vous qui dites : nous diminuerons la mesure, nous augmenterons le sicle, nous fausserons les balances pour tromper. Nous achèterons les faibles à prix d’argent et le pauvre pour une paire de sandales ; et nous vendrons les déchets du froment. Yahvé l’a juré par l’orgueil de Jacob : jamais je n’oublierai aucune de leurs actions. »
Ce ne sont pas les générations pratiquant l’injustice et l’impudence qui pâtissent aujourd’hui du mauvais usage qu’ils font de leurs talents mais leurs descendances. Il existe toujours un juste retour des choses, cela prend du temps.
En avons-nous ENCORE ?…
(1) Dictionnaire Larousse, 2006, p. 111.
(2) Dictionnaire Larousse, 2006, p. 875.
(3) Dictionnaire Larousse, 2006, p. 324.
(4) « Cynisme » in Dictionnaire de la philosophie, Encyclopaedia Universalis – Albin Michel, 2000, p. 350-353.
(5) Amos prêche sous le règne de Jéroboam II (783-743). Le passage que je cite en suivant est Amos 8/4-7.